Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 13 octobre 2017
Aménagement

Villes de France demande un plan d'investissement « spécifique » pour les centres-villes

A l’occasion du colloque organisé par l’association Villes de France dans le prolongement de son assemblée générale qui s’est tenue hier au Sénat, la présidente de l’association, Caroline Cayeux, a plaidé pour que « l’Etat définisse une vraie stratégie pour les centres-villes »  assortie d’un plan d’investissement « consistant et spécifique ». « Consciente »  de la nécessité de réduire la dépense publique, la maire de Beauvais a déploré qu’il faille « faire toujours plus avec toujours moins »  et redoute une « fracture entre la France de Bercy et celle de nos territoires ».
Villes de France peut compter sur le soutien de l’Association des maires de France pour défendre les intérêts des villes moyennes sur des sujets tels que la taxe d’habitation ou encore le logement. En effet, mettant en avant les « mêmes singularités et difficultés »  de leurs adhérents, le président de l’AMF, François Baroin, s’est réjoui de la « mise en perspective d’une action commune pour défendre nos territoires ». Prêt à « engager le fer »  sur la question de la taxe d'habitation, le président de l’AMF entend être « force de proposition »  et envisage de confier au Comité des finances locales un projet sur « ce que doit être un impôt moderne ».
Pour autant, « la situation financière des collectivités locales se redresse », a confirmé Christian Martin, président de la formation inter-juridictions « Finances locales »  à la Cour des comptes. Mais au prix d’efforts de gestion drastiques, comme l’ont montré plusieurs maires invités à témoigner de la façon dont ils faisaient face à la cure d’austérité imposée depuis 2014. Tous les leviers sont utilisés qu’ils s’agissent de la rénovation énergétique qui a permis de réduire de moitié la facture de Bourg-en-Bresse (Ain) au renouvellement partiel des départs à la retraite à Saint-Quentin (Aisne) et à Voiron (Isère) en passant par la réduction des investissements, « de 105 millions d’euros sur le mandat à 96 millions », a témoigné la maire de Saint-Quentin, Frédérique Macarez. Pas question pour autant de cesser d’investir sinon « on meurt », affirme-t-elle.
Ce colloque a aussi été l’occasion d’insister sur la nécessité d’optimiser la gestion du patrimoine communal pour dégager des gisements d’économie. Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse, a invité à distinguer patrimoine stratégique et non stratégique, ce qui peut être cédé ou pas, et de fermer les équipements non rentables, « à l’instar d’un camping municipal déficitaire », a précisé l’élu. A Cognac (Charente), un inventaire a permis de choisir entre vente et réhabilitation, « la stratégie est de vendre tout ce dont la ville n’a pas besoin », a expliqué Michel Gourinchas, le maire qui vient de céder 2 millions d’euros un site historique à un investisseur privé pour y réaliser un hôtel 5 étoiles et un centre de séminaire.
Même si le gouvernement veut « sanctuariser l’investissement »  via le Grand plan d’investissement  doté de 57 milliards d’euros, dont 10 milliards pour les collectivités (lire Maire info du 26 septembre), et si la Caisse des dépôts déploie toute une palette d’outils pour aider les collectivités locales à poursuivre leurs projets, les arbitrages sur le terrain restent difficiles. Pour bénéficier de financements, « il faut changer de stratégie en matière d’investissement », a conseillé Myriam Kabilo, conseillère auprès du directeur du réseau et des territoires de la Caisse des dépôts, « en sélectionnant des projets qui non seulement correspondent aux besoins du territoire, mais rentrent dans les priorités nationales (transition énergétique…) ».
Fabienne Proux

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